Des nouvelles de Tolerme
Nous venons de recevoir des nouvelles de nos amis défenseurs du Lac du Tolerme menacé par un projet délirant de mercantilisme qui n'est pas sans rappeler celui de la cité de la mode.
Nous venons de recevoir des nouvelles de nos amis défenseurs du Lac du Tolerme menacé par un projet délirant de mercantilisme qui n'est pas sans rappeler celui de la cité de la mode.
Je viens de lire l'interview de Michel Aimar, patron de Quercyland sollicité par J.C. Cristol pour La Dépêche. L'indignation m'étouffe. Je sais bien que disant ce que je vais dire je suis à contre-courant (une fois de plus). Mais enfin, ne voit-on pas où ce courant nous emporte ? A la catastrophe, tôt ou tard, de plus en plus tôt !
Ne sait-on pas que l'eau est en train de devenir une "denrée rare" sur terre? Que des milliards d'êtres humains n'ont pas accès à l'eau potable ? Ne sait-on pas que les industries qui produisent tous ces matériaux, béton, ciments de toutes sortes, plastiques entrant dans la fabrication de ces gadgets, toboggans géants et autres "structures gonflables" sont particulièrement productrices de CO2 (Belle nature que tout cela !).
Ne sait-on pas que la concentration de voitures et autocars sur la route de promenade bordant la Dordogne est une productrice importante de gaz à effet de serre, cette route publique qui certains jours est "privatisée", encombrée de camions et autocars au point qu'il est difficile d'y circuler à vélo ?
Je causais il n'y a pas si longtemps avec une vieille soullagaise maintenant plus que centenaire qui, observant cette horreur dégageant des odeurs de chlore dans un vacarme abrutissant, me disait : "mais nous n'avons pas besoin de tout ça pour être heureux, moi j'ai appris à nager dans le Dordogne, là juste là où on avait installé un plongeoir rudimentaire mais qui nous suffisait bien. On se baignait dans les senteurs de la rivière, mêlées à celle des peupliers..." Moi aussi j'ai appris à nager là, "au plongeoir", et en effet on n'en demandait pas plus, l'eau de la Dordogne sentait bon...
Oh, oui, je sais bien, c'est bon pour l'économie tout ça, ce qui est faux, c'est bon pour certains qui profitent de cette économie-là mais c'est mauvais pour toutes et tous. L'idéologie de "l'économisme" fait des ravages et nous conduit à la catastrophe, à la destruction de la beauté du monde qui est une catastrophe car elle détruit l'humanité.
Oh, oui, j'entends bien l'ineffable et absolument stupide " tu veux qu'on en revienne à la bougie !" . A quoi je réponds ordinairement : oui plutôt ça que crever ! Mais plus sérieusement, pensons aux enfants qui viennent au monde en ce moment, aux jeunes en général, dans quel monde les condamne-ton à vivre ? Combien de virus, combien de "réchauffements climatiques" ; combien de débordements torrentiels faudra-t-il pour que nous acceptions de construire un mode de vie fondé sur une certaine sobriété dans tous les domaines, pour que nous refusions le pillage de ces ressources qui nous font vivre mais qui s'épuisent.
Oh, oui, je sais aussi, j'entends celles et ceux qui me disent : mais les gens aiment ça, ils en redemandent des "distractions" de cette sorte ! Oui, comme il en est qui redemandent des Macdo et sa bouffe infâme, des bagnoles toujours plus puissantes et "gadgétisées", des drogues toujours plus dures... Jusqu'à en crever!
Portez-vous bien.
N.
Le philosophe Anselm Jappe vient de publier une histoire du béton et sa nocivité. Instructif. A découvrir en suivant lien ci-dessous:
https://blogs.mediapart.fr/nestor-romero/blog/171220/laisse-betonhttps://blogs.mediapart.fr/
Et dire que certains songent encore à couvrir la terre de béton !