La culture de monsieur le Maire
Tout commence par un brin d’autosatisfaction, comme d’habitude. Et ça continue par une affirmation pour le moins inattendue mais dont ne pouvons que nous réjouir : la culture comme priorité absolue ! Jusque-là tout va bien, mais se demande-t-on, pourquoi la culture ? La réponse nous laisse pantois : La culture pour attirer le touriste !
Las, nous voici retombés dans l’ornière, nous nous étions réjouis trop tôt car voici en peu de mots exprimée une curieuse conception de la culture, une conception purement utilitaire : attirer le chaland, le touriste. Il s’agit donc de proposer une offre culturelle, terminologie moins innocente qu’il pourrait paraître qui se réfère explicitement à cette théorie économique dite, justement, de l’offre préconisée et pratiquée par la formation politique au pouvoir sous la baguette de son chef avec les résultats que l’on sait en termes d’accentuation des inégalités sociales et de contribution au dérèglement climatique.
Cette culture reprise à son compte (consciemment ou inconsciemment ?) par monsieur le Maire n’est rien d’autre que la marchandisation de la vie sociale au profit d’un fraction économiquement privilégiée de la population. Ainsi ce projet d’équipement hôtelier “haut de gamme” (toujours cette obsession du luxe !), cet Agora dont il convient de rappeler qu’il fut le cœur de la démocratie athénienne mais qui ici serait à l’usage de congressistes et séminaristes, de cette salle de spectacle et “espace muséal” (sic) dont on peut avoir une idée de la catégorie sociale à laquelle elle est destinée quand on apprend par exemple que le prix de l’entrée à l’hypothétique exposition Joséphine Baker est prévu à 9 euros ce qui exclue évidemment toute une partie de la population dont les 20% qui survivent au-dessous du seuil de pauvreté. Ainsi l’économie de l’offre exclue-t-elle de la culture les souillagais(e)s les moins favorisés.
Nous avons, nous, au Collectif citoyen de Souillac une autre conception de la culture, une culture qui n’a d’autre but qu’elle même au service de l’ensemble de la population, une culture démocratique c’est-à-dire irrigant la collectivité et produite par cette collectivité elle -même organisée sous la forme de ces multiples associations qui irriguent le corps social et qui doivent être aidées, fortifiées par une municipalité plus soucieuse du bien commun que de projets mirobolants, irréalistes et fort coûteux.
Nous avons ici même suggéré quelques pistes pour une politique municipale réaliste, économiquement et culturellement au service de tous, c’est-à-dire démocratique. La réflexion se poursuit, nous ferons part, le moment venu, de ses fruits.
Le collectif citoyen de Souillac