Bien sûr il ne s’agit pas ici de stigmatiser si peu que ce soit les pompiers dont nous savons tous, surtout par ces temps caniculaires propices aux incendies dévastateurs, combien nous leur devons. Je sais personnellement ce que je leur dois pour avoir été conduit, par leurs soins, à l’hôpital dans un état grave. J’ai pu constater leur compétence et leur dévouement. Merci à eux.
La question n’est pas là. La question est celle de la conception que monsieur le Maire se fait du 14 juillet. J’ai, en effet, comme d’autres, été interloqué à la vue de cette longue file de femmes et d’hommes attendant patiemment de payer leurs deux euros pour pouvoir accéder au “bal de la liberté” organisé place Pierre Betz.
Bal de la liberté, en effet, car que célèbre-t-on le 14 juillet sinon la prise de la Bastille, revendication de liberté par excellence en 1789 et la liberté encore, un an plus tard, au cours de la Fête de la Fédération sur le champ de Mars ?
Et sachez, monsieur le Maire, que la liberté ne saurait se monnayer si peu que ce soit. Question de principe. Raison pour laquelle depuis la Libération, à Souillac comme partout en France le bal du 14 juillet est une irruption de liberté dans les rues et sur les places.
Jusqu’ici, chez nous, le bal avait lieu sur la place du Puits (mais la place du Puits maintenant est un désert dont la désolation étreint le cœur de qui a connu sa joyeuse animation il n’y a pas si longtemps encore) et la foule (car il y avait foule !) s'égayait par les ruelles et les places et l’on dansait où l’on voulait, et l’on participait si l’on voulait à la retraite aux flambeaux en attendant le feu d’artifice. La liberté quoi, pour pas un sou.
Encore une fois l’Amicale des pompiers, comme n’importe quelle autre association doit pouvoir être libre de se financer en organisant les événements de son choix. Pour autant, il convient de sauvegarder les principes fondamentaux de la République. La Liberté, l‘Égalité, la Fraternité ne sauraient souffrir la moindre trace de mercantilisme au risque, comme il arrive trop souvent, de corrompre la devise flamboyante de la République. Question de principe, monsieur le Maire.
Je suis allé faire un tour au Parc Delmas : somptueux ! Il n’y a pas à dire, c’est de la belle ouvrage, félicitations aux menuisiers, jardiniers et autres travailleurs qui manifestement ont parfaitement réalisé ce qui leur a été commandé.
Question cependant : ce qui a été commandé était-il nécessaire ? Voyons : une pancarte attire immédiatement l’attention portant un court texte intitulé “Vivre son âge autrement” ! Bigre me dis-je, en voilà une idée, pourquoi autrement ? Mais poursuivons notre lecture :
Parcours ludo-physique sénior composé de modules en bois de robinier qui sollicitent et stimulent les capacités physiques, cognitives et sensorielles.
Et pour conclure ce conseil éclairé : Sachez réguler vos efforts et récupérer l’air entre chaque module.
Passons sur l’euphémique “sénior”, très à la mode qui signifie vieux. Pourquoi tourner autour du pot ? Quand on est vieux on est vieux. J’en sais quelque chose, j’ai 81 ans, inutile d’en rajouter dans l’apitoiement et la condescendance.
Pour autant on n’est pas nécessairement impotent ni tout à fait débile de sorte que ces “modules en bois de robinier” (il faut tout de même aller les voir) sont tout simplement une ineptie du dernier ridicule.
La vieillesse est un moment de la vie comme les autres quoique le dernier bien sûr, mais qui peut se vivre allègrement “si on a la santé” comme on dit, et pour cela nul besoin des marchands de “modules” même en “bois de robinier” (à quel prix, s’il vous plait ?).
Mais il est vrai que “modules en bois de robinier”, ça fait chic. Passons. Monsieur le Maire a beau se féliciter dans son “Souillac mag” en papier glacé (combien cette petite gâterie en quadrichromie s’il vous plait ?) et se dire soucieux de protéger la faune et la flore, il ne parvient pas à nous convaincre de la pertinence de ce “projet référent” comme il dit (toujours les grands mots !).
En effet combien de beaux arbres ont été abattus sous lesquels il faisait bon se promener si l’on avait envie d’un peu de fraîcheur ? Drôle de façon de se soucier de la flore de la faune et de la biodiversité alors qu’il suffisait de débroussailler un peu les rives de la Borrèze et foutre la paix aux oiseaux qui nichaient dans les grands arbres.
Vraiment, n’y a-t-il rien de plus nécessaire à réaliser dans la commune que dans ce type de projet qui se veut prestigieux alors qu’il n’est que ridicule ? N’est-ce pas là foutre un peu l’argent public par la fenêtre ?
Nous avons dans ce blog présenté quelques suggestions de bon sens répondant à la nécessité., Il y en aura d’autres, discutables bien sûr, comme il se doit en démocratie.
Quant à la prestigieuse exposition Joséphine Baker à 9 euros l’entrée, nous avons dit ce que nous en pensons ici.
Bonnes promenades tout de même à toutes et à tous.
Le budget municipal a donc été voté dans un souci de “stabilité des taux d’imposition” comme le note, en gros titre, La Dépêche. Bravo !
Cependant, à y regarder de plus près, il ne peut que susciter quelques interrogations. Nous nous cantonnerons, pour illustrer notre propos, à l’examen du projet de l’exposition Joséphine Baker. Bien sûr nous nous associons pleinement à l’hommage rendu, pas seulement en France, à cette artiste, cette résistante et inlassable combattante pour plus de justice dans le monde.
Justice donc. Qu’en est-il de la justice dans ce projet d’exposition à Souillac ? Avant d’examiner cette question il convient de noter que des expositions J. B. se sont tenues, se tiennent et se tiendront un peu partout dans le pays : Paris, Villiers-sur-Marne, Bourg-la-Reine, Saint- Quentin, etc. Sans compter Les Milandes, évidemment...
Mais venons-en à la justice si chère à l’éthique de cette artiste. Croit-on vraiment qu’il est juste de fixer le prix d’entrée à 8 euros (ou 9 ?) ? Croit-on vraiment qu’une famille modeste comme il y en a tant à Souillac et ailleurs pourra faire cette dépense ? Évidemment non ! Sait-on que la grande expo qui s’est tenue à la piscine Joséphine Baker à Paris se visitait gratuitement ?
Raison pour laquelle nous proposons que si l’on tient vraiment à rendre hommage à J.B. cela soit fait dans l’esprit de justice qui était le sien : que l’entrée soit gratuite pour les personnes ayant des revenus inférieurs ou égaux au SMIG, pour les enfants, pour les étudiants, pour les chômeurs... A moins que l’on considère que cette fraction de la population ne soit pas digne de rendre hommage, elle aussi, à l’artiste.
A moins que l’on considère que ce projet, comme les autres, n’a d’autre but que d’attirer le chaland, le touriste, confirmant ainsi l’obsession de monsieur le Maire qui veut que le “salut” se trouve dans le tourisme.
Serait-ce qu’il n’a pas entendu la profession de foi de son “guide” affirmant que l’écologie serait désormais la priorité des priorités de sa politique ? Serait-ce qu’il ne sait pas que le tourisme de masse est l’une des activités les plus polluantes ? A moins qu’il ne considère que ce ne sont là que “propos de campagne”... Ce qui se pourrait bien.
Enfin est-il vraiment sérieux de compter sur 400 visites journalières alors que les Milandes sont à deux pas et que nous traversons une crise économique, écologique et sociale qui, la guerre aidant, risque fort de durer encore longtemps ?
Mais nous ne désespérons pas, nous espérons au contraire que l’équipe municipale saura faire preuve d’imagination pour rendre hommage à cette grande dame avec dignité, sobriété et justice.